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Puscifer – Billy D And The Hall Of Feathered Serpents Featuring Money $hot (Live VOD)​

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Puscifer - Billy D And The Hall Of Feathered Serpents Featuring Money $hot (Live VOD)

Deuxième live en streaming pour Puscifer qui remet à l’honneur son excellent (meilleur ?) album Money $hot en le jouant intégralement. L’exercice est toujours très particulier, entre performance live et clip de luxe, tout en intégrant une simili histoire sans qu’on sache vraiment à quoi on assiste avant d’appuyer sur play.

Le live d’Existential Reckoning à Arcosanti était déjà quelque chose d’assez hybride. La performance était bien trop léchée pour être du one-take mais l’ambiance d’un concert qui se déroule la nuit en plein désert avait quand même de l’allure, surtout avec les derniers titres joués au lever du jour. Pas de tout ça cette fois : tout se passe en intérieur mais avec des décors différents, le tout sur fond d’une petite narration potache avec un Billy D (personnage de Maynard James Keenan) qui se retrouve propulsé dans un rêve à cause d’une poudre émanant… d’une valise… mais que lui voit sous les traits d’une catcheuse… le tout dans un bar mexicain peuplé de catcheurs… Oui, c’est n’importe quoi.

Filmé en partie au Mayan Theater de Los Angeles, le « concert » démarre dans une salle immense aux magnifiques décors gravés dans une atmosphère enfumée aux tons sépia parfaite pour la plupart des titres de l’album très « rock atmosphérique ». Galileo, Agostina et Grand Canyon (quelle merveille) y trouvent toute leur place même si le montage ne permet pas de bien profiter du jeu des musicien·ne·s. Clairement, on privilégie l’ambiance à la performance et sans doute que pas mal n’y trouveront pas leur compte. Fort heureusement, le titre Simultaneous avec son intro parlée permet de faire la transition avec un second décor : celui d’un ring où le groupe joue entouré de Luchadores, ces catcheurs mexicains masqués.

C’est d’ailleurs l’occasion de parler de cette imagerie que le groupe avait déjà choisie lors de la tournée de promotion de Money $hot. Le concert était alors entrecoupé… de combats de catch ! Le groupe prenait régulièrement des pauses dans des petits gradins installés sur les côtés de la scène pour encourager les combattant·e·s. Le décalage entre premier degré musical et second degré visuel reste une énigme mais quiconque connait un peu Maynard James Keenan est habitué à ces extravagances pince-sans-rire.

On retrouve donc une partie de cette scénographie avec MJK et la formidable Carina Round sur le ring tandis que le groupe joue autour de la scène entouré de catcheurs. Evidemment, ce sont les titres les plus rock qui permettent ce choix, l’album étant joué dans l’ordre. Money $hot tabasse comme il faut avec ce riff de guitare en contretemps, cette batterie saccadée et la voix saturée de MJK. On appréciera la gestuelle absurde de Carina Round qui chante avec un pied en haut des cordes en toute décontraction ! Dommage que la plupart des plans soient flous ou bourrés de lense flare. On gagne en dynamisme ce qu’on perd en lisibilité comme de trop nombreux lives filmés depuis une vingtaine d’années.

The arsonist permet une petite descente et met particulièrement en valeur le reste du groupe notamment Juliette Commagere et ses percussions surprenantes qui permettent de très beaux arrangements pour l’occasion (mention spéciale notamment à ce mbira à 5 octaves utilisé sur Smoke and Mirrors et quelques autres titres). En termes de son, comme le live précédent, tout est au cordeau. On sent bien qu’il s’agit d’un nouvel enregistrement et pas d’un simple clip mais tout est tellement calibré (et sans doute beaucoup retravaillé) qu’on ne peut pas non plus vraiment parler de live. Il ne faut cependant pas oublier que Puscifer est un groupe ultra expérimenté (Claire Acey a bossé sur les albums solo de Carina Round ; Mat Mitchell a travaillé avec NIN, Tool, QOTSA et pas mal d’autres ; Greg Edwards vient de Failure et joue pour A Perfect Circle…) et que les lives sont quasiment enregistrables tels quels à chaque fois. Problème : si en réel c’est fascinant, sur écran ça peut avoir l’air froid ou pire, fake surtout quand on retrouve le personnage de Billy D dans le public.

Encore une fois, l’album choisi est un must et on prend plaisir à passer une heure avec le groupe, d’autant plus que le troisième tiers de la vidéo est filmé différemment. Retour au Maya Theater dans une mise en scène plus claire avec des séquences un peu plus longues et quelques plans d’ensemble absents jusque-là. Malheureusement, Carina Round reste trop discrète (surtout quand on connait son charisme sur scène), la faute à un montage qui s’attarde surtout sur MJK et privilégie les gros plans sur les instruments.

Si on excepte les plans narratifs où MJK fait l’imbécile en costume et les transitions avec les barmens (eux-mêmes excellents mais le montage utilisé est toujours le même, dommage), on se retrouve donc avec un simili live très propre d’une cinquantaine de minutes pour… 25€ environ. Et la question que tout le monde se pose c’est : est-ce que ça vaut le coup/coût ?

Eh bien pour être honnête, ça reste très cher. Je ne mets pas en doute les coûts de production (surtout que c’est vraiment beau, tout comme l’était Arcosanti) mais 25€ pour avoir 72h d’accès, c’est beaucoup trop cher. Il me semble assez anormal que ce prix ne permette pas un accès permanent, un peu comme un DVD accessible uniquement en streaming. Tout comme le live à Arcosanti, il n’est pas prévu à ma connaissance de sortie physique pour ce live de Money $hot. Or, j’aurais donné avec plaisir cette somme pour une jolie boite avec une galette que je peux regarder quand je veux. Mais non. Les évolutions des supports vont pousser les groupes à proposer de plus en plus de formats différents, et tant mieux, mais, à mon sens, c’est soit en VOD à 5/7€ maxi ou alors en DVD à ce prix-là. A réserver aux fans de l’album qui passeront un bon moment ou aux personnes qui ont un peu de pognon et se moquent de payer ce prix qui revient quand même à deux places de ciné (je ne compare évidemment pas au prix d’un concert physique), idem pour Arcosanti par ailleurs.

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